La crise du Covid et le Big Reset expliqués par Dany-Robert Dufour

Dany Robert Dufour est l’un des plus intéressants penseurs contemporains francophones. Même s’il ne s’inscrit pas du tout dans la tradition catholique qui est la mienne, puisque qu’il se revendique de l’anarchisme, de nombreux points de convergences existent. Il explique ainsi depuis des années que le projet qui anime le néolibéralisme (capitalisme financier) passe par la destruction de tous les invariants anthropologiques ( homme/femme, animalité/humanité, nature/culture, vrai/faux, intelligible/sensible, être/paraître) au profit de l’indifférenciation et de l’économie pulsionnelle la plus décomplexée. L’extension de la marchandisation du monde étant à ce prix. Or le pervers ( celui qui n’en rabat jamais sur sa pulsion) qui sacrifie tous les montages culturels et symboliques de la société à la satisfaction de ses pulsions,  devient de la sorte la figure que promeut le néolibéralisme. Dany Robert Dufour en conclut : « Or, il se peut qu’à ce stade de l’époque néolibérale, nous arrivions au terme de cette alliance historiale : les pervers (les Maîtres, au sens hégélien), ayant tout, commencent à chercher les moyens de se débarrasser des névrosés (les esclaves) pour la simple raison qu’ils n’en ont plus besoin (par exemple, le robotisme permet d’en finir avec ces pauvres qui, comme on sait, coûtent un pognon de dingue, etc.). Il se pourrait bien que le néolibéralisme contienne un projet néo-malthusien de suppression d’une partie de l’humanité, les pauvres de préférence – ce qui expliquerait que les Maîtres actuels fassent si peu pour préserver les conditions de vie, voir de survie, du plus grand nombre. »

Oui les pervers se débarrassent du peuple encombrant. On ne saurait mieux résumer la crise du Covid et le Big Reset.