Dans son dernier livre, Le jour d’après, Philippe De Villiers explique qu’en 1976 déjà, alors qu’il frappait à la porte du premier ministre de l’époque Jacques Chirac pour sauver une entreprise de Vendée, Chirac lui avait expliqué que pour un sauvetage de cette envergue il fallait solliciter l’aide de celui qui se trouve au-dessus du président de la République lui-même : Klaus Schwab. Et en effet, après un coup de téléphone au directeur du Forum Economique de Davos un investisseur se présenta dans la semaine qui suivit. Le 3 octobre 2007, lors d’un entretien filmé, le patron de British Telecom, Ben Verwaayen, confirmait également que Schwab était à la tête d’un réseau d’amitiés sans égal dans le monde : « Il suffit à Klaus de décrocher son téléphone pour joindre n’importe qui sur cette terre. Je ne connais personne d’autre qui puisse en faire autant. »
Quand Klaus Schwab expose le fond de sa pensée dans un livre, il y a donc lieu de s’y pencher sérieusement. D’autant qu’il ne fait aucun mystère de ses intentions et des objectifs que sert la crise. « Beaucoup d’entre nous se demandent quand les choses reviendront à la normale. Pour faire court, la réponse est : jamais. La normalité d’avant la crise est “brisée” et rien ne nous y ramènera, car la pandémie de coronavirus marque un point d’inflexion fondamental dans notre trajectoire mondiale. Certains analystes parlent d’une bifurcation majeure, d’autres évoquent une crise profonde aux proportions “bibliques”… Le monde tel que nous le connaissions pendant les premiers mois de 2020 n’est plus, il s’est dissous dans le contexte de la pandémie. Nous allons faire face à des changements radicaux, d’une telle importance que certains experts parlent d’une ère “avant coronavirus” et d’une ère “après coronavirus”. Nous continuerons à être surpris par la rapidité et la nature inattendue de ces changements – car, en se rajoutant les uns aux autres, ils provoqueront des conséquences de deuxième, troisième, quatrième ordre et plus, des effets en cascade et des répercussions imprévues. Ce faisant, ils formeront une “nouvelle normalité ”, radicalement différente de celle que nous allons progressivement laisser derrière nous. Beaucoup de nos croyances et de nos hypothèses sur ce à quoi le monde pourrait ou devrait ressembler seront ébranlées au passage… » (Klaus Schwab, The Great Reset)
Le Coronavirus est donc providentiel pour les architectes du Great Reset : « La pandémie représente une fenêtre d’opportunité rare mais étroite pour réfléchir, réimaginer et réinitialiser notre monde. » (Klaus Schwab, The Great Reset)
C’est ainsi que selon le bon docteur Schwab une nouvelle ère commence: « Beaucoup d’entre nous se demandent quand les choses reviendront à la normale. La réponse est courte : jamais. […] Il y aura une ère “avant le coronavirus” (av. C) et “après le coronavirus” (apr. C). » (Klaus Schwab, The Great Reset) Fantastique, non, cette façon d’exclure les initiales du Christ? Mais c’est parfaitement cohérent avec la déclaration des Global Goals qui voit le coronavirus comme une sorte d’agent providentiel qui nous sauve de l’apocalypse (ici).
Le président de Microsoft, Brad Smith, est tout aussi explicite: « La pandémie accélère l’adoption des technologies digitales. Du fait du confinement, individus et gouvernements se sont mis au télétravail. Les nouvelles technologies et les données de masse vont donc porter cette grande remise à zéro. La bande passante est devenue l’électricité du XXIe siècle. » Schwab renchérit : « Nous nous trouvons à un moment de l’histoire qui ne doit pas être perdu. Il s’agit d’un moment qui peut permettre de changer les règles du jeu. » Il met en garde contre les résistances à l’avènement de la société nouvelle et dénonce « les sceptiques qui voudraient retourner au monde d’avant ». Plus loin il est plus explicite encore, la menace viendrait selon lui d’ « une montée des sentiments patriotiques et nationalistes, avec des considérations religieuses et ethniques troublantes. […] Ce mélange toxique fait ressortir ce qu’il y a de pire en nous en tant que groupe social ». Contre ces archaïques, il faut faire front : « Nous avons besoin de toutes les forces. » Et il ne fait pas mystère de la puissance d’influence de son réseau: « Nous mobiliserons nos dix mille global shapers, nos façonneurs mondiaux, dans de nombreuses villes du monde pour organiser un « sommet de Davos parallèle […]. »
Tout le Gotha mondialiste soutient cette révolution en cours. Une conférence virtuelle du Forum économique de Davos a ainsi eu lieu le 3 juin 2020, initiée par Schwab et placée sous le haut patronage du prince Charles pour lancer en grande pompe le Great Reset. Elle comptait sur la présence de : Antonio Guterres ( secrétaire général de l’Onu), Kristalina Georgieva( directrice du FMI), l’ « économiste cliamt » Nicholas Stern, Ajaypal Sing Banga (Pdg de mastercard, membre du CFR), Bernard Looney (directeur général de BP), Brad Smith (pdg de Microsoft, successeur de Bill Gates), les démocrates Al Gore et John Kerry( co-président du groupe de travail sur le changement climatique de Biden), l’Arabie saoudite représentée par son ministre des finances Mohammed Al-Jadaan ( AS qui assure cette année la présidence du G20), la Chine représentée par Ma Jun, président du comité de la finance verte et membre du comité de la politique monétaire de la banque populaire de Chine
Les annonces de Schwab hostiles aux libertés individuelles ont leur soutien : « Au cours des mois et des années à venir, le compromis entre les avantages pour la santé publique et la perte de la vie privée sera soigneusement pesé, devenant le sujet de nombreuses conversations et de débats animés. La plupart des gens, craignant le danger du COVID-19, se demanderont : n’est-il pas insensé de ne pas tirer parti de la puissance de la technologie pour venir à notre secours lorsque nous sommes victimes d’une épidémie et que nous sommes confrontés à une sorte de situation de vie ou de mort ? Ils seront alors disposés à renoncer à une grande partie de leur vie privée et conviendront que dans de telles circonstances, le pouvoir public peut légitimement passer outre les droits individuels. » explique le matamore dans son livre. Oui vous avez bien lu !!! La vie privée, les droits individuels doivent légitimement être mis entre parenthèses et cela dans la durée (Schwab parle d’années).
Le 24 juillet 2020 Schwab martèle, lors d’un nouvel exercice de simulation de crise, la dogmatique du Great Reset en la détaillant: « 2020 est l’année qui a vraiment changé le monde. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la pandémie du coronavirus a marqué un point d’inflexion fondamental dans notre trajectoire mondiale. On peut d’ores et déjà voir qu’elle a eu l’effet d’un catalyseur… Une des transformations les plus frappantes et excitantes causées par cette nouvelle dynamique fut notre transition vers le tout numérique… Notre dépendance aux services digitaux a augmenté de façon exponentielle du fait d’un besoin en connexion bien plus important de l’usage des services du cloud, du e-commerce, de la e-santé, de l’e-éducation. » Il y célèbre la Big Tech : « Beaucoup de leaders d’entreprises technologiques ont noté qu’en quelques mois nous sommes parvenus à de telles avancées numériques qu’il aurait fallu sans cela deux ou trois années peut-être, pour y parvenir. »
Philippe de Villiers commente : « Le virus aura donc été un accélérateur du grand ébranlement planifié. Mais la disproportion entre l’un et l’autre commence à se voir. Nous sommes devant une révolution, une recréation. On va très vite en comprendre la portée, politique, économique, sociétale et environnementale. Une révolution qui entend profiter d’une pandémie pour recréer une humanité nouvelle, sous l’empire de l’intelligence artificielle. Retour à la page blanche, à la case départ. C’est le sens du mot « reset ». »
Avec le confinement, on nous a ramenés à l’état végétatif, on nous a forcés à vivre comme nos chats, à rester au panier ; et, avec la réinitialisation, on veut nous faire vivre comme des hommes fusionnés avec la machine. On nous a ravalés au rang de ces petits animaux asociaux qui lapent la gamelle, on nous a propulsés dans le paradis cybernétique. Ainsi prépare-t-on le grand passage, dans le même mouvement, d’une humanité abêtie à une humanité augmentée. Les démiurges de la post-humanité sont à l’ouvrage. Ils prétendent ainsi refaire le monde. Ils entendent non pas seulement le réparer mais le recréer, reprendre l’ouvrage de création initiale, celle de la première initialisation. Les Grecs avaient un mot à eux pour désigner la démesure, c’était l’hubris. Nous y sommes… Avec cette « quatrième révolution industrielle », l’illuminé de la montagne magique promet à l’humanité rien de moins que « la fusion de nos identités physique, numérique et biologique ». On touche là au mystère de l’espèce humaine, on va jouer à pile ou face avec la nature de l’homme. On veut nous faire entrer dans le monde des micro-puces implantables, qui franchissent la barrière cutanée de notre corps. Grâce à l’identification numérique dont le passeport sanitaire annoncé n’est que le prélude, on pourra rapidement « lire les ondes cérébrales », on pourra géolocaliser, « suivre le comportement » de quiconque. Voici venue l’heure du capitalisme de surveillance ! Nous serons les vilains de la plèbe numérique.
Il n’y a rien de cacher on y parle urbi et orbi. Ce qui est promis n’est que l’accélération de la folle course industrialiste de nos sociétés humaines, au grand croisement des nanotechnologies, biotechnologies, informatique, sciences cognitives – NBIC – et… d’un coronavirus. » (Le Jour d’après)
Le projet de Klaus Schwab et de ses affidés relève donc d’une volonté de surveillance totale des peuples. C’est cela le Great Reset : « À mesure que la crise du coronavirus se résorbera et que les gens commenceront à retourner au travail, les entreprises s’orienteront vers une surveillance accrue. »(The Big Reset) Et il insiste le bougre : « Toute expérience numérique dont nous disposons peut être transformée en un “produit” destiné à surveiller et anticiper nos comportements. »(The Great Reset). « La pandémie pourrait ouvrir une ère de surveillance sanitaire active rendue possible par les smartphones à détection de localisation, les caméras de reconnaissance faciale et d’autres technologies qui identifient les sources d’infection et suivent la propagation d’une maladie en temps quasi réel. » Comme l’avait expliqué à de nombreuses reprises Jacques Attali c’est donc par la santé que la société totalitaire termitière est en train d’aboutir. Une société totalement déshumanisée, portée par les hommes les plus influents du monde et que le personnel politique de pratiquement la totalité des pays occidentaux s’applique à mettre en pratique
Les gens diligemment terrorisés réclameront eux-mêmes d’être mis sous contrôle selon Klaus : « Comme pour toute autre industrie, le numérique jouera un rôle important dans l’élaboration de l’avenir du bien-être. L’association de l’Intelligence Artificielle (IA), de l’Internet of Things (IoT) et des capteurs et technologies portables permettra d’obtenir de nouvelles informations sur le bien-être personnel. Ils surveilleront comment nous allons, comment nous nous sentons, et effaceront progressivement les frontières entre les systèmes de santé publique et les systèmes de santé personnalisés – une distinction qui finira par disparaître. Dans le monde post-Covid-19, des informations précises sur notre empreinte carbone, notre impact sur la biodiversité, sur la toxicité de tous les ingrédients que nous consommons et sur les environnements ou contextes spatiaux dans lesquels nous évoluons vont générer des progrès significatifs en termes de prise de conscience du bien-être collectif et individuel. Les industries devront en prendre note. »(Klaus Schwab, The Great Reset)
« Si les considérations de santé deviennent primordiales, nous pourrions décider, par exemple, qu’une séance de vélo devant un écran à la maison ne vaut pas la convivialité et le plaisir de le faire avec un groupe dans un cours en direct, mais est en fait plus sûr – et moins cher ! » (Klaus Schwab, The Great Reset)
« Une nouvelle obsession de la propreté entraînera notamment la création de nouvelles formes d’emballages. Nous serons encouragés à ne pas toucher les produits que nous achetons. Des plaisirs simples comme sentir un melon ou presser un fruit seront mal vus. » (Klaus Schwab, The Great Reset)
La conclusion de Philippe de Villiers est imparable : « Derrière le sanitaire, il y a autre chose qui se profile : un asservissement anthropologique(…). L’objectif ultime est de nous faire accepter la domestication définitive de nos jardins intimes au profit d’un œil de Caïn plus puissant que les puissances publiques. La chasse est ouverte – la chasse à l’indépendance économique, l’indépendance de caractère et du pas-de-porte, l’indépendance d’esprit. Le ministre de la Santé belge, Frank Vandenbroucke, a reconnu que la décision de fermer les commerces, en Europe, n’était pas vraiment sanitaire mais psychologique : « Il fallait créer un électrochoc », avoua-t-il. On a traumatisé les commerçants des centres-villes pour qu’ils se résolvent à baisser le rideau. Pourquoi donc s’est-on acharné sur les indépendants ? Pourquoi cette ordalie du petit commerce ? Quels sont les intérêts qui sont derrière cette immolation symbolique ? Nous y voilà.
Ainsi a-t-on inauguré la muselière pour l’apprentissage d’une liberté bridée – l’expérience est concluante –, la fermeture des petits commerces pour passer aux achats en ligne, le télétravail pour apprivoiser la Tech domestique du séjour d’intérieur perpétuel, le télé-enseignement pour ouvrir la voie aux bonnets d’âne de l’école à distance, l’accélération des facilités sur l’avortement, la PMA pour nous initier à la post-humanité sans filiation de l’homme total, la messe en ligne pour accorder de nouvelles indulgences laïques aux cathodiques romains, la distinction des « essentiels » et « non-essentiels » pour préparer la fin de tous ces métiers de la « France moisie », d’avance condamnés par la Big Tech qui prépare la grande moisson des solitudes numériques et attendent le prochain microbe avec une sorte de gourmandise prémonitoire. Nous avons été privés de toutes les grandes libertés publiques : la liberté d’aller et venir, la liberté de travailler, de créer, d’entreprendre, de se rencontrer, la liberté du culte, la liberté de vivre la France comme un acte littéraire. Pendant ce temps-là, on nous a invités à se laisser apprivoiser par les plateformes virtuelles. Et elles nous ont conquis. Appelées à devenir le compagnon de tous les instants. Notre vie privée, désormais, leur appartient. » (Le jour d’après)
Fin de partie, le rideau est en passe de tomber, à moins que…