La philosophie des Lumières, matrice des totalitarismes
La querelle entre Jean-Jacques Rousseau et Voltaire permet de faire ressortir de manière particulièrement prégnante l’unité philosophique de la vision de l’homme que les Lumières ont promue. Souvent Rousseau est présenté comme l’antithèse d’un Voltaire, ce qui permet de faire jouer une sorte de dialectique au sein des Lumières entre progressistes généreux (Rousseau) et conservateurs égoïstes (Voltaire). Or il n’en est rien. Les Lumières sont de part en part traversées par une vision de l’homme vouée à en faire l’esclave d’un système totalitaire. Quelle est donc cette vision de l’homme ? Celle enseignée Ad nauseam par les Helvétius, Holbach Voltaire and Co. A savoir que « l’âme est en nous que la faculté de sentir » ( Helvétius). « Dans tous les cas, juger est sentir » précise-t-il car « Toutes idée quelconque peut donc, en dernière analyse, se réduire toujours à des faits ou sensations physiques ». D’où il conclut « La sensibilité physique est donc l’unique moteur de l’homme », « inutile d’admettre en nous d’autres facultés ». L’homme est un être purement passif, mu par la seule logique de l’intérêt. L’homme « c’est la roue…mue par un torrent ». Diderot ne dira pas autre chose «…